Ce jour-là, ta mamie de Peille était venue passer la journée avec nous, tu nous avais aussi
présenté Myriam, une copine. Il y avait un beau soleil et en regardant les photographies de
ce repas je me suis rendu compte que la lumière t’éblouissait.
Quelle étrange coïncidence !
Peut-être est-ce pour cela, que j’ai eu l’impression que quelqu’un m’observait pendant que
je préparais les grillades ? Par deux fois je me suis retourné et, par deux fois l’espace
d’une fraction de seconde, j’ai cru te voir près du figuier, debout, l’air heureux et souriant,
mais, t'ai-je réellement vu ? J'ai reçu en pleine figure, ton image au milieu d'une lumière
étourdissante ! Ma raison me soufflait que ce n’était pas réel, que ce n’était qu’une illusion,
que ce n’était que les rayons du soleil jouant avec l’ombre des arbres...
Et puis, après tout ! Pourquoi chercher une explication logique à tout cela ? Pourquoi ne pas
croire au fait que tu sois là, près de nous ? Et, d’ailleurs, comment expliquer à des inconnus
et, même, à sa propre famille, sans passer pour une personne « Exaltée », ce qu'est la
sensation d’être observé ou de sentir une douce présence familière et aimée ? Comment
expliquer ce sentiment de ne pas être seul ? Mais lorsqu'on ouvre ensuite grand ses yeux
et que l'on regarde bien autour de soi, on se rend soudain compte qu'il n'y a personne.
C'est tellement paradoxal ! Comment expliquer l’inexplicable ? C’est au-delà de tout entendement
rationnel !
Et pourtant, je sais que tu es là.
J’ai pensé à toi cette nuit. J’ai même écrit, il y a peu de temps, un petit récit (Sweet Dream)
au sujet d’un rêve que je fais régulièrement. Je sais, au fond de moi, que tout est possible...
Je crois que ce soir, je ne vais pas me faire prier pour me coucher et ainsi être avec toi,
je suis fatigué, si fatigué.
Je voudrais tant que tu reviennes !